Le concours que nous avons organisez pour notre centième épisode était plein de vice, et seul deux participants ont réussit un sans fautes !
Vous pourrez lire et voir les hommages bédéphiles qu’ils ont produit pour être départagé juste après les bonnes réponses à notre questionnaire :
De Cape et de Crocs
Une ode à la rêverie et à la poésie
Que les aventures de ces trois amis
Don Lope, Eusebio et Maupertuis.
Laissant l’amphigouri
A leurs plus farouches ennemis,
Ils recourent tantôt à leurs charmes,
Tantôt à leurs lames,
Pour retrouver le maître d’armes
Et secourir leurs séduisantes dames.
Jusqu’à la luna incognita,
Ils useront d’anacoluthes et zeugma
Pour terrasser les vils Mendoza,
Prince Jean ou Marquis des 3 cratères.
Rien ne saurait tempérer ces forts caractères
Si ce n’est l’amour des êtres chers.
Car pour ravir le cœur de leurs aimées,
La belle Hermine et l’astre Séléné,
Les compagnons se sont lancés
Dans ce périple mouvementé
Si proche de l’odyssée
Où ils daignent nous emmener
Pour notre plaisir d’enfants émerveillés.
J’accuse
Oui j’accuse régis Loisel, la quête, l’oiseau et le temps de m’avoir fait sombrer dans ce passe temps idiot qu’est le neuvième art, et de m’avoir par la même dé-sociabilisé, béatifié par une lecture assidue des petits mickeys dont l’acquisition a ruiné ma famille pour au moins trois génération.
Monsieur le procureur, rappelez nous les faits : Il y a fort longtemps, dans une ère sombre ou l’héroic fantasy ne se limitait qu’a quelques bouquins que j’avais déjà moult fois relus (le seigneur des anneau, dunes…) et quelques films qui tournaient en boucle sur mon magnifique magnetoscopacassette (dark cristal, legend…) … enfin bref, il n’y avait pas grand chose à se mettre sous la dent.
Et c’est la que les méchants cités ci-dessus, traîtreusement aidés par un libraire complice ont mis entre mes mains …je vous l’donne en mille… le premier tome (petit format) de la quête de l’oiseau du temps et là l’effet fut similaire à une volée de produits illicites que j’aurai ingurgité d’un seul coup (d’Où l’état béat que j’évoquais plus haut,… mon général.
Bon dieu que c’était bon, une nouvelle vision, un point de vue novateur sur ce genre… et tout ça… accompagné d’un dessin magnifique (à la relecture du livre, c’est tout petit, les couleurs sont criardes… merci les rééditions) mais c’était la baffe, la vrai, à la Astérix.
Puis ce fut l’engrenage, d’autre sont arrivés…la légende des contrées oubliées notamment. Voilà Monsieur le commissaire, j’étais perdu.
C’est pourquoi, je voudrais dénoncer aujourd’hui publiquement les zozos du début pour tout ce qu’ils m’ont fait subir et leur faire un gros bisous, parce que j’ai quand même beaucoup aimé çà, à mon âge fort avancé, après quelques cures de désintoxication bédeïque… j’aime toujours çà (Ça y est j’ai re-craqué)
A propos de Pascal Brutal tome 4 par Riad Sattouf (paru chez Fluide Glacial) :
Autant j’ai “intellectuellement” du mal avec le Ryad Sattouf de “la Vie Secrète des Jeunes » » ou de « »l’Arabe du Futur » », qui me semblent trahir par leur pessimisme une vision « »sans empathie » » d’une humanité bornée, sans avenir, autant Sattouf me semble exploser complètement ces réserves avec sa brillante série « »Pascal Brutal » », et démontrer a contrario qu’il est plus que capable de transcender la simple observation satirique de la bêtise pour atteindre à la fois des sommets comiques et une plus grande finesse dans son analyse politique (voire sociologique).
Ce qui est fantastique, c’est qu’au quatrième album des aventures bestiales du plus grand héros français (quelqu’un se souvient du SuperDupont de Gotlib et Lob ? le principe est a priori le même, mais la réussite de Sattouf beaucoup plus évidente), la veine semble toujours inépuisable : l’idée géniale de ce « Quattro », c’est de faire endosser à Pascal les oripeaux des modèles (ou anti-modèles, selon le cas) masculins de notre époque, du rappeur au footballeur, en passant par le stand up comedian ou le fils à papa dégénéré, et de pousser ainsi jusqu’au bout la logique « du spectacle » en exagérant les stéréotypes qui la nourrissent. Sattouf développe ainsi une véritable parole politique autour des thèmes les plus sensibles de la société française, tout en n’oubliant pas de munir son héros de « failles » qui le rendent sympathique au delà du ridicule des situations : la tendance homosexuelle de Pascal, qui revient régulièrement et humanise le personnage, en est bien sûr le plus bel exemple. On peut aussi reconnaître ici, en mois poussé il est vrai, une poésie de l’absurde qui évoque le meilleur de Pierre La Police.
Et bien sûr, répétons-le, le tout est incroyablement drôle !
* Fabrice Richard :
J’ai plusieurs souvenirs de BD, mais je devais en retenir une, ce serait spirou.
Mon père a toute la collection de spirou à la maison.
Et je ne saurais dire combien de fois je les ai lus.
Pour moi il s’agit de la quintessence de la BD, car malgré ces années elle ne vieillit jamais.
Il a tout à l’intérieur humour, aventure, suspens, rêves, science …. et surtout il y a mon enfance, il y a le rêve et une partie de mon père aussi.
C’est pour ça que la BD est un art, elle éveille en nous des sentiments aussi divers que les œuvres qui la composent et des fois elles nous subjugue par la beauté mais surtout elle reste dans notre cœur et nous l’a transmettons au génération futures. Cette collection sera là aussi pour mes enfants …..
J’aimerai qu’ils voyagent comme moi avec spirou, fantasio et la marsupilami, tremblent et rient devant zorglub, sois curieux avec le comte de champignac… et garde une partie de leur enfance avec eux. Pour tout ça et plus merci Monsieur Franquin.
* Jean-Marc Roué :
Alors, j’ai décidé de rendre hommage à le série de Patrice Pellerin « L’Epervier », pas parce que c’est quasiment un voisin (mais ça joue quand même un peu ) et que dans la série je retrouve des lieux que je cotoie au quotidien (l’église de Landivisiau, le calvaire de Lampaul-Guimiliau, le Château du Taureau en baie de Morlaix, la Rade de Brest,…), mais tout simplement car j’adore cette série.
Patrice Pellerin a réussi le tour de force de faire une BD « Historique » avec un récit de pure fiction.
Le travail de recherche est visible à chaque instant (les noms des personnages trouvé dans les archives de l’époque, les tableaux présent dans le bureau de Louis XVI à Versailles,… jusqu’à la forme et le nombre des boutons de manchettes et la coupe des vêtements).
Ajouré à cela un scénario bien ficelé et un dessin réaliste (il n’y a qu’à regarder la qualité des bateaux !!!!), et vous avez pour moi une des meilleures séries en cours à l’heure actuelle.
Voilà, c’était ma petite contribution. Merci au One Eye Club pour ce concours et bonne continuation à vous.
* Yann Miniere :
Mon hommage portera sur un livre BD : « l’art invisible » de Scott McCloud.
Ce livre BD est une vrai merveille pour tout amateur de BD qui souhaites approfondir les « mécanismes » et « méthodes » qui font que nous apprécions particulièrement notre 9eme art.
En effet, ce livre, sous forme de BD, nous initie à la BD sous un angle d’analyse et de « professionnalisme ».
On y découvre la BD autrement avec un jargon propres au milieu.
On apprendra ainsi ce qu’est une « ellipse », un « caniveau » mais aussi les différentes transitions de case à case etc…
Cet ouvrage fera donc le bonheur de tout passionné de BD de par son contenu technique, sa vision atypique d’une BD (on y redécouvre complétement la BD), son originalité pour aborder le thème (sous forme de BD) et ses explications des méthodes de la BD etc…
Il s’accompagnera d’un autre ouvrage de Scott McCloud « Faire de la bande dessinée » qui lui donne les bases pour construire une BD.
* Christophe Cuvilier :
« Love in vain » de Mezzo
Sous le soleil rouge des marécages
Sur tes amours a éclaté l’orage
Tout cet amour n’a servi à rien
Sauf à libérer ton art de ses liens
Pour égaler Pan, à l’alcool tu te came
Au diable tu as vendu ton âme
Méphisto en est sorti vainqueur
À 27 ans il a arrêté ton coeur
Pour le ranimer, Mezzo dessine « Love in vain »
Ton Black Blues m’a envahi sans peine.
* Arnaud Barthès :
La BD qui mérite un hommage à mes yeux reste Blast de Manu Larcenet un énorme bloc à lire et à relire. Lugubre, sombre et éprouvant, Manu Larcenet nous plonge dans une transe. Le fait d’utiliser l’encre noire assombri le protagoniste. Il laisse également l’enquête mûrir au fil des pages…
Du pur bonheur.
* Boris Chapelot :
Les 2 dernières séries qui m’ont bien accroché (ben oui j’ai du mal à me décider parmi le tout …. :() )
Un comics avec Locke & Key que je trouve excellentissime (je sais terme un peu pompeux).
plus franchouillard, La vie de Norman, qui a débuté sur le net, il me semble, mais un humour totalement déjanté. A mettre dans toutes les bibliothèques scolaires.
* Agnès Champion :
« Les ombres » par Zabus et Hippolyte, aux éditions Phébus.
Vincent Zabus propose avec « »Les ombres » » une fable au ton poétique qui n’en est pas moins le reflet d’une triste vérité, celle de tous ces êtres humains qu’un conflit envoie sur des chemins parsemés d’embûches en quête d’un monde meilleur. Pour le scénariste désireux d’aborder une telle question de front, le misérabilisme est un écueil à éviter à tout prix. L’auteur y parvient en optant pour l’allégorie et en s’appuyant sur un dessin tout en finesse, parfois irréel, qui fait flotter l’histoire quelque part entre rêve et réalité.
Le dessinateur, Hippolyte, réalise un tour de force, maniant la couleur avec dextérité et jouant des ambiances comme autant de révélateurs d’un environnement changeant, tantôt réjouissant et baigné de lumière, tantôt inquiétant et plongé dans l’obscurité. Il en ressort comme une fausse quiétude qui dissimule la véritable angoisse face à un avenir incertain et un passé chargé de lourds souvenirs. Le texte est à l’avenant, quasi monocorde et pourtant plein de ces subtiles variations qui font pénétrer au plus profond de l’âme des personnages.
Envoûtant, le récit est une ode au courage en même temps qu’une charge contre un monde cruel où chacun, de son côté, fait finalement ce qu’il peut.
* Nicolas Gout :
Plus d’une fois j’ai tenté d’expliquer sur un blog, forum ou autre pourquoi telle ou telle BD (ou plutôt comic dans mon cas) et presque à chaque fois je n’ai jamais pu aller au delà d’une ou deux phrases pleines de synonymes pour dire que c’est génial (ou de la grosse merde, ça arrive aussi).
Alors ce que vous demandez est trop difficile pour moi… Mais je les veux toutes ces BDs surtout que je ne lis quasiment que des trucs avec des mecs en collants et des tonnes de pouvoirs, alors l’un de ces lot m’apporterait un max de culture (ce qui n’est pas négligeable pour briller en société) et m’ouvrir les portes de mondes inconnus (ce qui est le propre des BDs et du monde de l’imaginaire). Messieurs du OEC, je suis donc obligé de vous supplier de me laisser gagner (car j’ai les bonnes réponses j’en suis sûr), ne m’excluez pas de ce magnifique concours pour la simple raison que je ne sais pas aussi bien m’exprimer et vanter les mérites d’une oeuvre comme vous le faites si bien… Ce serait tellement injuste
Sur ce, je vous laisse et j’espère sincèrement entendre mon nom dans la liste des gagnants.
PS : si vous voulez vraiment un conseil de comics qui défoncent leurs mamans, les séries Vaillant édités par Panini chez nous sont une grosse tuerie
* Thibault Pierre :
Lorsque j’ai vu cette question, je me suis tout de suite dit qu’il serait très difficile de pouvoir trouver une bd qui puisse sortir du lot, tant mon amour du 7e art me fait aimer beaucoup d’oeuvres,et surtout des œuvres complètement différentes.
Mais après un petit moment de réflexion, en passant en revue les schtroumpfs, Astérix, et autres Tintin qui ont bercé ma vie d’amateur de bande dessinée, il en est apparue clairement une que je devait choisir. Il s’agit de la série des Dingodossiers, de Gotlib.
Plus jeune, quand j’ai découvert la lecture, je me suis tout naturellement dirigé vers la bd, et vers les quelques exemplaires que possédaient mes parents. Et parmi ceux là, se trouvaient les Dingodossiers. J’avais une dizaine d’année, et même si je ne comprenais pas tout, j’adorais cette humour complètement loufoque.
En grandissant, n’ayant pas beaucoup de bandes dessinées, je les ai lu et relu. Et au fur et à mesure que je les relisait, et que je grandissait, je comprenais certains passages qui au départ me semblait pour le moins obscurs. En effet, les Dingodossiers datent des années 60-70, et sont fortement ancrés dans leur époque, ce qui peut rendre la lecture compliquée pour un jeune lecteur qui n’a pas les codes ni les références requis. Je devais donc à certains moments me couper de ma lecture pour aller demander à mes parents de m’expliquer certains passages, voir certains mots plus usités que je comprenais pas, et qui empêchaient que je comprenne le gag.
Cela m’a permis de me rapprocher beaucoup de ma mes parents, et de ma mère en particulier, pour au final aujourd’hui, partager avec elle des références qui ne sont pas de mon époque, et qui paraissent totalement hors de propos pour des personnes de mon âge. La vision de l’enfance, et plus particulièrement de l’école de Gotlib correspond en effet à quelque chose que je n’ai pas connu, et qui ne me dirait pas grand chose si je n’avais pas entendu mes parents me parler de leur scolarité et de leur jeunesse. Sans cela, je pense que je serais passé à côté de beaucoup de subtilités de ce chef d’oeuvre gotlibien.
Des années plus tard, à l’université, j’ai fait la connaissance d’un copain, avec qui, au cours de discussions, nous avons découvert que les Dingodossiers avaient bercé notre enfance de la même façon, et que nous avions les mêmes références, que nous étions les seuls à comprendre, souvent sous les yeux complètement hallucinés de nos autres amis.
Il est devenu mon meilleur ami, quasiment mon frère, et Gotlib n’est pas étranger à cela.
Voilà pourquoi les Dingodossiers est la bande dessinée qui aura sans nul doute eu le plus d’impact sur ma vie, et que je recommande à tout un chacun de s’en faire une lecture régulière, et puis si on ne comprend pas tout, on peut se contenter de sourire à chaque fois qu’on croise une coccinelle…
* Thibaud Morin :
Je rendrais hommage a Pinocchio de Winshluss qui est un travail de folie dans sa globalité. Graphiquement entre les petites cases dynamiques et les illustration en page entière avec des couleurs un peu vieillit qui va avec le récit qui date mais revu a la manière de Winshluss.La poésie hyper sale. Il faut parler aussi de l’édition qui qui en rend un objet extrêmement beau, je l’ai montrer a tout le monde tellement c’est une merveille.
* Ariel Nataf :
Fables.
Ça parle de personnages de contes qui vivent dans le New York contemporain.
Crois moi ça vaut le coup, même ma mère lit cette bd*.
*Véridique jamais je ne mentiras sur ma maman.
* Olivia Zeboudj :
Bonjour.
Il m’est difficile de prendre une décision tant j’aime la bande dessinée, mais je vais malgré tout m’arrêter sur le comics « Daytripper » par Fábio Moon et Gabriel Bá.
Il s’agit d’un titre bouleversant sur l’existence, où l’on entrevoit toutes les vies et morts qu’aurait pu mener le personnage principal en fonction de ses décisions. Quiconque s’intéresse aux conséquences qui résultent des choix que l’on entreprend sera donc assurément touché par l’histoire.
Le tout est mené avec justesse et sensibilité, sans flirter une seule fois avec le pathos.
En résulte la beauté. Celle qui réside dans l’idée même de « vie », dans sa pluralité, jusqu’à sa fin :
Daytripper est disponible en France chez Urban Comics et je profite de ma présence ici pour clamer tout mon amour pour Vertigo, collection ô combien riche et inventive.
Merci.